L’alchimie

L' alchimie du temps et les secrets de l'immortalité

Les alchimistes du Moyen Âge et les Rose-Croix disaient que l’homme était un «microcosmos», un petit univers qui contient le grand univers, que la Nature était le  «macrocosmos» et que Dieu était quelque chose de grandiose, de caché. Et encore bien avant cela, on disait que l’homme avait été fait à l’image du Très Haut, du Caché, que Dieu avait créé l’homme à son image et que c’était à l’homme d’atteindre la ressemblance. Il y avait trois mondes, l’homme, la Nature et Dieu, qui en réalité n’en n’étaient qu’un car l’homme contient la totalité des minéraux, des végétaux, des animaux et ce qui vit dans l’homme, le microcosmos, vit dans le macrocosmos et le cosmos tout entier. Tout cela était en relation et montrait à l’homme ce qu’il était car ce que vivait l’homme, et ce qu’il pouvait voir à l’extérieur n’était qu’un reflet de ce qu’il porte à l’intérieur de lui, de ce qu’il est.

Lorsque le maître Jésus disait: «Soyez parfait comme votre Père céleste est parfait», il révélait alors un secret de la science de l’alchimie qui nous enseigne comment réaliser cette perfection en actes. A l’instar de la pomme qui contient en elle-même l’image du pommier à travers ses pépins, l’homme possède en lui l’image de son Père céleste et de sa Mère divine et par la maîtrise de ses facultés et de sa destinée, il doit réaliser cette image dans la réalité de sa vie.

Une brève histoire de l’Alchimie

Quelle est l’origine de l’alchimie ?

Dans son étymologie, le mot «Alchimie» est controversé et plusieurs hypothèses ont été avancées sur son origine. Dans sa forme arabe « al-kimiya» / «el-kïmyâ», il tire sa racine du grec ancien « khumeia» / «khêmeia», qui désignait l’art de faire fondre et d’allier des métaux, qui a donné en grec «khymeia» pour dire «mélange» ou «mixture». Le mot «kïmyâ» lui-même vient de «khem» ou «kem-it» / «kam-it» en égyptien pour dire «noir» ou «le pays noir» et qui faisait référence à « la terre noire », le nom traditionnel de l’Egypte dans l’Antiquité.

Dans le latin médiéval «alchimia», l’alchimie c’était aussi l’art de purifier l’impur en imitant des processus naturels pour parfaire la matière, autrement dit dans sa définition la plus courante, «l’art de faire de l’or»...

Dans «Alchimie» également, «Al» ou «El» de «Élohim» / «Éloha» qui veut dire «Dieu» et donc par analogie la chimie de Dieu dans le sens d’une transformation cohérente, qui est dans une intelligence qui conduit vers la bonté, la sagesse, la grandeur, la beauté, Dieu étant l’ordre universelle, l’harmonie cosmique, et la totalité dans l’équilibre et la perfection. Ainsi l’histoire même du mot «alchimie» peut nous laisser entrevoir certaines révélations sur l’origine symbolique et réelle de cette science occulte, cet art sacré, caché, reservé aux seuls initiés et qui ne devait pas être dévoilé aux néophytes, si bien qu’au fils du temps, certains en venaient même jusqu’à se poser la question: «Est-ce que ça existe l’alchimie?»...

Ces hommes qui ont fait l’Alchimie

Le côté concret et physique de l’Alchimie est devenu la seule vérité officielle, délaissant et rejetant le côté subtil, invisible, spirituel. Perdant ainsi sa racine «Al», l’alchimie n’était plus la chimie de Dieu, reliée à la source de tout savoir mais est devenue celles des hommes qui se gargarisent d’être au sommet de «l’évolution», de scientifiques qui se sont approprié d’anciennes sagesses éternelles et universelles pour des raisons toujours plus existentielles et mortelles les unes que les autre mais qui, s’effritant avec le temps, n’atteignaient jamais la frontière des mystères de l’immortalité. Amputant ainsi la dimension ésotérique de l’alchimie, la science moderne a fait de la chimie une science sans âme  et dépourvue d’esprit vivant pour ne regarder que le côté des corps physique et de la mort.

De nos jours, toutes les recherches scientifiques, qui au nom du bien, de l’intelligence et de l’évolution, font des expériences ou exploitent tous les autres règnes de la Création comme les pierres, les plantes, les animaux, montrent bien que la chimie moderne n’est plus à l’instar de son ancêtre l’alchimie, dans la beauté de la poésie avec un soupçon de mystère ou dans la magie de l’enchantement teintée d’une atmosphère sacrée. Tout va vers des forces qui condensent dans la matière car la chimie moderne n’a plus d’âme et seul des êtres sans âme peuvent se permettre d’enlever l’âme de toutes autres formes de vie pour justifier des actes de cruautés et de barbaries, car ainsi l’esprit qui vivifie la matière ne peut plus apporter un équilibre entre le bien, le mal, le solve et le coagula et tracer la frontière qui fait que l’homme, tel le fléau de la balance, saura  naturellement et profondément ce qui est bien, ce qui est mal et ce qu’il peut faire ou ce qu’il ne doit pas faire.

Alors quelle est la différence entre l’alchimie et la magie ? Est-ce la même chose ?

Aucun être ne peut être un alchimiste s’il n’est pas un tant soit peu magicien. La magie est quelque chose qui va agir beaucoup plus dans les mondes subtils tandis que l’alchimie c’est la transformation réelle de la vie. Ainsi on pourrait dire que la magie est un art plus subtil et que l’alchimie est la magie concrète, réalisée dans le plan physique. Lorsque dans la Table d’Émeraude d’Hermès Thot il est dit que «Ce qui est en bas doit être comme ce qui est en haut», on parlait de cela, des trois fois grand c’est à dire, la Magie, l’Alchimie et la Kabbale dans le coté sacré de son Enseignement éternel, c’est à dire la Tradition. Ainsi l’âme de la Tradition devenait vivante, réelle et agissante. C’était la science des trismégistes.

La perfection serait que les hommes deviennent actifs dans cette science de l’Alchimie. Ainsi ils ne laisseraient pas leurs terres et leurs vies intérieures à l’abandon car ils s’apercevraient que s’ils ne prennent pas leurs vies en main pour créer eux même leurs destinées, c’est un autre monde qui le fera et cela n’est pas forcément sain pour eux. Malgré le fait que cela puisse paraître une évidence, c’est un mystère que très peu d’hommes peuvent comprendre ou avoir l’opportunité et le privilège de voir et d’entendre de tels enseignements et de le réaliser dans leurs vies.

Seuls les êtres qui pratiquent l’alchimie connaissent la pierre dont parlait le maître Jésus, la philosophie divine concrète, appliquée dans la vie intérieure de l’homme. Elle est la connaissance vivante et la maîtrise de ce que dans plusieurs traditions on a appelé le serpent qui est le grand agent magique dans son double courant positif et négatif, que l’on peut retrouver dans le symbole du caducée d’Hermès. De cette connaissance et cette maîtrise des deux principes qui animent l’agent magique, la grande force de vie, peut ainsi naître la Lumière du Christ en la conscience de l’homme.

Pour faire cette magie et être actif dans la pratique de cette alchimie, il faut dans un premier temps avoir la capacité de reformuler ses pensées, ses états d’âme, sa vie quotidienne... Au début c’est une magie qui permet de se mettre en relation avec une autre façon de penser, d’être, un autre état de conscience. Ensuite il faut pouvoir progressivement l’intégrer concrètement dans la réalité de son quotidien. Par cette discipline c’est toute la vie de l’homme qui peut changer et ainsi lui permettre d’avoir de nouvelles perceptions et une nouvelle façon de voir le monde qui agissent sur lui-même, sur son entourage et qui amènent les êtres vers une élévation de plus en plus grandissante.

De l’alchimie de l’énergie sexuelle à l’alchimie spirituelle

Aujourd’hui il y a tant de maladies dans le monde, beaucoup d’êtres sont stressés, les centres sexuels sont complètement déphasés. Les hommes ne savent plus quelle est l'issue de leurs énergies, qu’est ce qu’ils transforment ni quels mondes ils nourrissent par ce qu’ils font de leurs vies. Les êtres ont besoin de plus en plus de stimulations sans arrêt car ils se sont coupés des choses simples, de ces choses qui donnent un sens et une orientation supérieure.

Beaucoup de choses ont été écrites le sujet de l’alchimie de l’énergie sexuelle et il n’est pas rare que dans l’inconscient collectif à l’évocation du mot «alchimie», cela soit associé à un phénomène qui paraît incompréhensible, un peu hasardeux ou inexplicable mais très palpable qui se produirait notamment dans les relations entre des individus, entre un homme et une femme et qui fait que «le courant passe». De sa grandeur d’antan qui orientait l’homme vers une quête de perfection et d’immortalité, l’alchimie en est venue à être restreinte à des questionnements tels que « Pourquoi l’alchimie entre deux personnes?» ou «comment reconnaître l’alchimie entre un homme et une femme?»... des réflexions qui ne gravitent ainsi qu’autour d’instincts tels que les affinités, l’attirance ou l’énergie sexuelle qui est bien souvent le moteur de ces forces qui peuvent rester bloquées dans l’homme si celui-ci ne parvient pas à aller plus en profondeur dans la compréhension de ces processus pour pouvoir conduire ces forces vers une élévation en les sublimant.

Le serpent dont parle Jésus est l’agent universel de l’alchimie, l’agent magique qui est bon avec les bons et mauvais avec les mauvais ; c’est lui qui contient la connaissance du bien et du mal et qui doit être élevé en l’homme.

Pour l’être qui aspirait à marcher sur le chemin de l’immortalité, tout cela lui montrait qu’il devait se connaître lui-même et passer par la maîtrise de ce serpent, que les hindous ont appelé « Kundalini », et qu’il devait le sublimer afin qu’il fasse grandir en lui la conscience du Christ, car pour la Sagesse essénienne, le Christ n’est pas un Dieu qui serait venu une seule fois sur la terre, il y a 2000 ans, pour finalement l’abandonner à son triste sort. Les Esséniens, de tous temps, ont honoré le Christ comme l’homme de Lumière pensé et voulu par Dieu à l’origine de la Création. Il est comme l’image originelle que tout homme porte en lui aussi bien que la semence d’une plante porte en elle l’image de son futur, si seulement elle trouve la force de sortir des ténèbres souterraines. L’homme devait donc travailler sur lui pour maîtriser ses pensées, ses sentiments et ses actes dans sa vie quotidienne pour élever ce serpent d’airain de Moïse, qui symbolise le Christ en la conscience de l’homme.

Tout le travail de l’alchimie passe par la connaissance et la maîtrise de cet agent magique symbolisé par le serpent car c’est lui qui manifeste la fausse personnalité en l’homme et l’éloigne de son être vrai.

Dans les enseignements de la tradition essénienne, ce serpent représente également la grande force qui anime tout l’univers et que l’on retrouve en l’homme dans la force sexuelle. Cette force n’est ni négative ni positive par elle-même. Elle revêt toutes les personnalités, s’imprègne de toutes les influences et c’est avec elle que l’alchimie travaille car c’est la grande force de vie qui anime l’univers entier et grâce à laquelle l’œuvre de la Lumière peut s’accomplir.

Comment expliquer l’alchimie entre deux personnes ?

On peut observer ce phénomène lorsque par exemple, nous allons voir une personne et que cette personne porte une vertus, une force à l'intérieur d'elle, quelque chose qu'elle a vraiment travaillé et qui lui appartient, un don.  Cela peut être tout un tas de choses comme la joie, la bonté, la patience ... ou encore, le simple fait de vous écouter. Et quand vous vous approchez de cette personne, elle vous apaise, elle vous transmet une force, elle vous guérit. C'est une chimie, c’est de l'alchimie, de la transformation. Et lorsque nous allons vers d’autres personnes qui n'ont pas de vertus mais qui dégagent quelque chose d’un peu sombre, de négatif, cela peut également nous rendre malade.

Mais ce ne sont pas là des choses qui seraient propre à l’être humain car de même dans l’alimentation, à l'intérieur de certains aliments il y a des forces, des vertus qui peuvent nous guérir et d’autre peuvent nous rendent malade. Alors comment expliquer qu'il y a dans l'alimentation des forces qui peuvent nous guérir? C’est parce que ce sont des vertus et ce qui guérit c'est la vertu, ce sont des forces d'âme.

Ainsi l’alimentation est aussi d’une certaine manière une forme de sexualité, une alchimie sexuelle qui fait qu’en mangeant certains aliments, nous faisons entrer certaines forces à l'intérieur de nous. La plupart du temps nous en sommes inconscient mais si nous en prenons conscience, ces forces peuvent ouvrir des centres en nous, comme le cœur, et conduites plus haut jusque dans la tête et nourrir des sphères d’intelligence et de compréhension. Ainsi notre cœur et notre âme se renforcent et nous pouvons vivre des expériences mystiques par la nourriture. Si l’homme parvient à élever ces forces encore plus haut, au-dessus le sa tête, de sa pensée, alors il atteins un centre sexuel qui fais qu’il ne voudra plus être passif mais actif. Par ce centre sexuel l’homme devient créateur et fécondant par ses pensées, ses émanations, il ne veut plus simplement vivre ou être vécus mais créer, donner et offrir pour enfanter ou faire apparaître les choses dans la beauté.

Si nous prenons conscience de la transformation des éléments à travers la nutrition, nous verrions que la nourriture, quelle qu’elle soit, n’est pas seulement de la nourriture que nous mangeons,  mais que se sont des êtres vivants qui s’offrent pour que nous vivions et que c’est leurs énergies qui nous donne de l’énergie.

 C'était le sens originelle du sacrifice et non pas celui qu’ont pu enseigner la plupart des traditions ou religions qui ont rendu le sacrifice comme quelque chose de morbide. Un sacrifice qui n'est pas un sacrifice dans le sens où les hommes l’entendent. Par tout ce qui vit et agit dans la région du sexe, influencé par le serpent originel, la force attractive du désir instinctif qui pousse les âmes à descendre dans les sphères inférieures et à s’incarner, ce sacrifice est la force intelligible de l’Esprit qui élève l’âme vers lui offrant la liberté et l’immortalité. C’est l’énergie d’un sacrifice sublimatoire de la nature inférieure, du désir instinctif pour une transformation intégrale et un envol vers l’esprit divin. C'est un don de la vie, un échange perpétuel dans l'amour et la communion. Mais lorsque l'homme mange inconsciemment, qu’il pense et respire inconsciemment, les énergies, les forces qui rentrent dans l'homme peuvent rester bloquées et deviennent négatives car elles ne peuvent pas remonter vers les hauteurs et trouver un chemin de libération, de sublimation.

Quels sont les objectifs de l'alchimie ?

 Quel est le but de l’alchimie ?

Au fils du temps, l’Alchimie à été considérée comme une pratique scientifique ou plus artisanale, basée sur la philosophie de l’hermétisme et reposant sur les idées de macrocosme, de microcosme et dont les plus grandes quêtes auront été l’étude de la matière et de ses transformations, la recherche de la pierre philosophale qui permettrait la transmutation du plomb en or, et l’élaboration de l’élixir de jouvence qui guérirait toutes les maladies et donnerait la jeunesse éternelle.

Dans la Genèse, Moïse avait décrit les deux mondes du  ciel et de la terre. Le ciel étant le cosmique, l’intelligence et le mondes des principes qui gouvernent les mondes invisibles, tandis que la Terre, qu’il a aussi appelé «l’aretz», en était un reflet, une image des principes qui fécondent la matière et concrétisent les formes physiques et objectives. Le monde objectif, extérieur n’appartient pas à l’homme, il est un reflet, une matière sur laquelle travaille le monde subjectif pour l’animer, pour le spiritualiser. Le monde physique, même le corps de l’homme, est le monde de la mort, de ce qui n’est pas en réalité mais qui devient en permanence. Les deux principes, du monde subjectif et du monde objectif, se retrouvent dans l’homme par sa faculté de penser et par sa volonté et pour trouver la pierre philosophale, l’homme doit harmoniser ces deux facultés en lui. Celui qui comprend cela saura ce qu’est la matière première dont parle l’alchimie et comprendra pourquoi il a été dit que l’homme devait travailler avant tout sur sa propre matière. Par la pensée, l’homme peut réaliser tout ce qu’il veut, mais il risque de sombrer dans l’abstrait, dans le rêve, dans l’irréalisable. Par la volonté, l’homme réalise dans la vie quotidienne, mais risque de devenir trop terre à terre, sans aucun idéal ni beauté, se renfermant sur lui même. C’est pour cela que l’alchimiste cherche avant tout à harmoniser ces deux mondes en lui-même pour devenir un créateur divin.

Si l’on également regarde dans le symbolisme et les enseignements de de la kabbale et de l’alchimie, tout cela parle principalement des principes du Solve et Coagula, notamment pour expliquer comment l’esprit peut se réaliser dans la matière et comment la matière peut se sublimer par la force de l’esprit. La pensée ou l’Esprit dans l’homme étant une puissante force, ces enseignements lui permettaient de pouvoir réaliser dans la matière et de modeler la matière selon la pensée qui l’influence et ainsi tout transformer en lui et  autour de lui. Mais malgré la puissance de la pensée créatrice dans l’homme, celle-ci ne peut agir directement sur la matière car l’esprit et la matière étant deux pôle opposés qui nécessitent un liant, un intermédiaire. C’est ce que la science initiatique appelle le «médiateur plastique», le Solve & Coagula et dans l’homme cela correspond à sa sphère de sentiments. Ainsi en dynamisant ses sentiments, l’homme peut unir sa pensée à ses actes et réaliser dans la matière ce qu’il aura capté d’un monde supérieur. Il doit avant tout, former une unité entre ses pensées, ses sentiments et sa volonté à l’intérieur de lui-même. Pour cela, il doit être capable par sa pensée de s’élever très haut vers la pure Lumière pour capter l’inspiration la plus divine, et grâce aux sentiments, réaliser cette inspiration en actes dans la matière. C’était le secret de la pierre philosophale qui unit les deux mondes permettant à l’homme d’être inspiré par la Lumière divine et d’avoir la puissance pour transmuter la matière par la force de l’esprit.

Pour la sagesse essénienne, l’alchimie est une méthode précise et scientifique qui donne le moyen de faire apparaître le Christ à l’intérieur de la conscience de l’homme et c’est pour indiquer cela que le Maître Jésus avait dit que ceux qui appliqueraient son enseignement feront les œuvres qu’il a faites et même plus encore. Le Christ à l’intérieur de l’homme c’est l’esprit du Soleil, celui qui éclaire le monde, le réchauffe et lui donne la volonté d’agir par le mouvement de la vie pour faire les œuvres de la Lumière. Lorsque le Maître Jésus disait "Vous êtes le sel de la terre", il parlait de quelque chose de cristallin en l’homme, dans sa vie intérieure qui triomphe de la mort lorsque sa conscience supérieure s'ouvre et qu’il se met à nourrir les étages supérieurs de son être. Ainsi lorsque l’homme se met à  manger, à respirer, à regarder le monde, en conduisant  toutes ces énergies vers un monde supérieur divin, il libère le Christ en lui.

Où se trouve la pierre philosophale ?

La science initiatique enseigne que Dieu n’a pas créé l’homme, mais qu’Il a seulement rendu cette création possible et c’est à chacun de réaliser cette possibilité en actes. Du point de vue spirituel et initiatique, la couleur verte de la Table d’émeraude indiquait que les secrets de l’alchimie étaient contenus dans l’intelligence de l’agriculture . Le véritable alchimiste était celui qui avait compris le secret de la couleur verte, de l’Esprit d’éternité qui travaille dans le temps. C’est un être qui sait planter des semences de Lumière en lui-même, en sa propre terre et prendre soin de les cultiver selon l’art de l’agriculture spirituelle pour tisser consciemment une alliance avec l’intelligence cosmique  et travailler pour élaborer en lui la pierre philosophale, la présence du Christ, car avant toute chose le but de l’alchimie est la création de l’homme par lui-même, l’œuvre d’auto-divinisation, d’auto-magnification suivant les possibilités absolues qu’il contient en lui-même, étant fait à l’image de Dieu et devant atteindre la ressemblance.

Pour que la pierre philosophale s’élabore dans l’homme, il doit entreprendre tout un travail sur lui-même pour développer les deux facultés en lui que sont: l’imagination intelligible et la volonté créatrice dans le sensible, puis il doit être capable d’harmoniser et d’unir ces deux principes dans sa vie intérieure. Ainsi lorsque l’homme parvient, par sa concentration, à recevoir des révélations divines au moyen de son imagination impersonnelle et qu’il peut les concrétiser par sa volonté dans la réalité matérielle et sensible de sa vie, il possède déjà une partie de la pierre philosophale.

Dans les saintes écritures, il est dit que : « Dieu a tellement aimé le monde qu'il a envoyé son Fils unique pour le sauver. » Ce fils unique, c’est le Christ des chrétiens, l'Horus des Egyptiens, le Vishnou (ou Krishna) des Hindous, l'Apollon des Grecs, le Quetzalcóatl des Mayas, etc... c’est l’homme dans son être véritable, l’homme en tant que médiateur de la présence divine sur la terre. Dans ce verset de l’Apocalypse, on peut découvrir des secrets de l’art de la respiration. Par la respiration, en se dirigeant vers le haut, vers l’Esprit, l’homme peut atteindre le plus haut état de conscience, jusqu’à fusionner avec l’absolu, puis en se dirigeant vers le bas, vers le corps il peut maîtriser le monde de la mort, de l’enfermement et obtenir la guérison et la transformation du négatif en positif. C’est pour indiquer cette possibilité‚ que les alchimistes du Moyen-Age et les Rose-Croix  enseignaient que la pierre philosophale qui transmute les métaux vils en or devait être élaborée par la respiration et le rythme.

Dans toutes les Traditions des peuples qui ont donné naissance aux grandes civilisations sur la terre, ce Fils unique a été honoré, non pas comme un Dieu abstrait mais bien concret, vivant et manifesté à travers le corps des grands Maîtres de la Tradition des Fils du Soleil. Ainsi, un Maître est un représentants du Fils unique du Père sur la terre, un Envoyé de la Lumière qui apporte le message d'un monde supérieur pour l'humanité. Ce message est vivant, et celui qui l'accueille dans sa terre et le rend vivant peut construire en lui un corps de Lumière qui par résonance sympathique pourra le relier progressivement avec ce monde supérieur. C'est pourquoi les Maîtres ont été appelés la porte étroite par où l'homme peut entrer pour goûter une autre vie, un autre état de conscience jusqu'à pouvoir le manifester dans sa vie terrestre. C'est ce processus que les Templiers, les Rose-Croix ou les Francs-Maçons ont appelé la construction du Temple ou la construction du corps de Lumière.

Si l’homme retrouve l’état divin originel à l’intérieur de lui et qu’il peut atteindre l’union de sa conscience avec l’unité divine, il possède toujours son corps qui devient  le temple de Dieu sur la terre mais il a en plus la connaissance de soi, liée à l’arbre de la dualité. C’est pourquoi le Maître Jésus disait qu’il ne fallait pas seulement connaître le Père éternel, mais également le Christ, l’homme intérieur qui est envoyé par Lui. Dans la perfection, tout individus venant en ce monde devrait atteindre cet homme intérieur illuminé par l’esprit divin. Un tel homme peut manifester le divin sur la Terre, le rayonner à travers le monde de la mort et de la souffrance pour guérir, consoler, éclairer et bénir.

Lorsque l’on parle d’immortalité dans la science alchimique, il ne s’agit pas de l’immortalité comme on peut la définir dans le monde de la mort. C’est une élévation, une sublimation, et c’est pourquoi les alchimistes ont parlé de la transformation du plomb en or, et que l’on a appelé cette science “hermétique”, c’est-à-dire les enseignements d’Hermès Trismégiste, le “trois fois grand” ou encore, dans la Tradition Essénienne, l’Archange Raphaël, le grand Dieu de l’Air, celui qui unit les mondes par la respiration. Tout homme qui s’éveille dans cette sagesse, qui commence à penser, à respirer, à ouvrir ses sens et  à réfléchir sur le monde et sur la vie, doit inévitablement passer par ce chemin de la sublimation, le chemin d’une Tradition éternelle qui se perpétue à travers les âges. Il doit s’engager sur ce chemin pour construire en sa propre terre un corps pour la Lumière, dans une unité vivante, un amour et une offrande pour qu’ apparaisse la beauté.

Comment apprendre et pratiquer l’alchimie

On parle d’éternité, mais l’éternité existe déjà sans l’homme et s’il veut la connaître, il doit créer en lui des organes subtils et un corps d’immortalité qui pourront lui permettre de vivre avec l’éternité. Pour cela, comme une offrande à un monde supérieur divin, il doit conduire vers l’éternité tout ce qu’il aura ennobli et rendu parfait dans sa vie. Cette offrande ne doit pas être orientée vers le monde de la mort, mais nourrir celui de l’éternité, non pas d’une façon abstraite, mais en offrant à l’éternité une œuvre, une réalisation, une partie de sa vie rendue parfaite et capable de vivre dans ce monde.

Lorsque les anciens sages ont parlé d’alchimie, c’est-à-dire de la transformation, de l’ennoblissement et de la sublimation des énergies, ils parlaient de la roue du soleil qui conduit tout vers Dieu et qui a été connue par tous les grands sages et par tous les peuples. Elle a été appelée le Tao, la roue du Dharma, la Thora, le corps du Christ, la roue de Médecine, la Rose-Croix, le saint Graal… . Sa connaissance et sa pratique conduit au respect de l’autre, des anciens et éveille l’intelligence, le cœur et la bonne volonté. Cette roue est un corps en formation et plus le corps devient lumière, plus il acquiert le pouvoir de transformer les évènements de la vie quotidienne en intelligence, en sagesse, en force créatrice positive et bienveillante.

Si cette roue tourne dans le mauvais sens, c’est la force de la destruction, de l’illusion et de la mort qui règne. 

Énoch, le Père des Esséniens, est le premier homme sur la terre à l’avoir connue et à avoir fait tourner cette roue du soleil qui conduit toutes les forces et les énergies vers Dieu. Depuis Énoch, le tournoiement de cette roue ne s’est jamais arrêté et elle a toujours été le but des sages, car cela apporte le bonheur, la plénitude,

et au-delà des différents noms que l’humanité lui a donné, elle renaît aujourd’hui à travers la Ronde des Archanges qui est une vérité et une réalité dans la vie quotidienne de chaque essénien. Si cette roue s’active en l’homme, tout sera conduit vers un éveil de la conscience et un ennoblissement. Pour la Tradition Essénienne, entrer dans la Ronde des Archanges et la pratiquer, c’est faire tourner cette roue en soi et lorsqu’elle est éveillée, elle tourne par elle même, que l’on en soit conscient ou pas, et progressivement, elle conduit toutes les forces du quotidien vers les mondes de l’immortalité.

Si tu souhaites en savoir plus sur le sujet de l’Achimie, voici quelques psaumes et ouvrages qui peuvent te permettre d’aller plus en profondeur et te révéler des clés et des secrets sur la sagesse de cette science magique.

Bible Essénienne

Psaume 081, Archange Ouriel (Conduire les ténèbres vers la Lumière)

Psaume 042, Archange Ouriel (Les 3 étape de l’alchimie, de la chenille au papillon)

Psaume 028, Archange Gabriel (La Gratitude, clé de l’alchimie)

Psaume 106, Archange Raphaël (L’alchimie intérieure : transforme l’éphémère en immortel)

Psaume 041, Archange Raphaël (Apprenez à vous ptotéger des voleurs de Lumière)

Psaume 027, Archange Michaël ( Fais de ta vie une œuvre grandiose)

Livres et conférences